À peine le premier EP paru en version digitale en juillet 2020, je me suis remis immédiatement à composer. Parce que au fond, c’est ce que j’aime le plus faire. J’ai essayé de reproduire la méthode employée pour Rester dans les clous, mais j’ai eu vite envie d’autres choses.
Toutefois, deux titres ont d’abord été enregistrés intégralement sans mélodie ni texte, le premier, c’est le single Où on va, le deuxième… n’a pas vu le jour. Il s’agissait d’un morceau à la fois psyché et noise, un peu trop touffu. Je ne savais pas trop quoi en faire, mais, j’ai essayé avec mon ami Airone de faire une featuring et qu’il pose sur cette musique un texte à lui, que l’on rapperait tous les deux. Après plusieurs essais, il fallait bien se rendre compte : on essayait de faire rentrer du 45 dans des ballerines de petits rats. D’autant plus, que si j’avais déjà tenté le Spoken word, je n’ai absolument aucune maîtrise du flow. Il fallait se rendre à l’évidence, on se ferait un autre duo plus tard avec une autre musique. J’ai quand même essayé tant bien que mal de poser une vraie mélodie sur ce titre déjà quasi enregistré, mais voilà, ce morceau n’était peut-être tout simplement pas assez bon. Il faut aussi savoir faire des sacrifices. Parallèlement, plusieurs titres étaient en jachère, mais cette fois j’avais repris la méthode que j’avais souvent appliqué, à savoir prendre ma guitare, faire une suite d’accord avec une mélodie en yaourt. Puis transformer le yaourt en paroles et enfin enregistrer la chanson.
Cependant, une chanson a presque intégralement été créée dans ma tête avant même que je ne prenne la guitare, il s’agit de On s’dispatche les tâches. Un soir, près le repas familial, et alors que nous nous apprêtions à débarrasser la table, ma femme prononce cette phrase le plus sérieusement du monde en s’adressant à moi. J’ai tout de suite commencer à la chanson, un peu à la manière de Philippe Katerine, il est vrai. Tout était clair dans mon esprit, je voyais comment la chanson pouvait être construite et chantée, j’avais même déjà des bouts de parole. Même si je savais qu’elle détonnerait du reste de l’EP, j’ai voulu voir si je pouvais vraiment la concrétiser telle que je l’avais imaginée. Et c’est ce qui s’est passé.
J’avais envie d’aller vite pour cet EP. Je savais que je prendrais moins de temps, d’autant que j’avais repris un travail à temps plein. J’avais de la matière, je voyais bien que c’était un peu moins homogène que le précédent, mais qu’importe, je voulais faire un six titres… et je me foulerai plus tard. Ce qui a donné le nom de l’EP… puis de la chanson éponyme. Si le duo avec Airone n’avait pas fonctionné pour cette fois, un duo a quand même bien eu lieu avec mon amie Vera Parker, duo qui s’est fait à distance, entre Paris et Brest. Le titre de travail de Les vieux dos’ yeah, était Wagalili Wagaloulou, ce qui devait être peu ou prou les sonorités du yaourt que je chantais sur les démos. Cela s’est transformé en « Tout ce que vous avez dit, sera retenu contre vous » et de là sont venus les paroles. Le duo à distance, par envoi de fichiers, n’est pas forcément ce qu’il y a de plus simple, d’autant plus que nos emplois du temps correspondaient peu, mais j’aime bien le résultat final…
Un autre titre a connu lui deux textes… Le premier, je l’avais écrit, mais je trouvais que ça ne sonnait pas avec la musique. En revanche, je trouvais que le poème de Verlaine, Triste, triste était mon âme, collait mieux. Cela faisait longtemps que je voulais mettre ce poème en musique, depuis l’adolescence. Je n’aime pas trop la version de Léo Ferré que je trouve trop ampoulé pour ce texte simple et dépouillé. Je ne dis pas, bien évidemment, que ma version est meilleure, tant s’en faut. Mais, j’ai profité de cet « accident » pour la faire… Et de toute manière On se foulera plus tard. En un peu moins d’un an, les six titres ont été enregistrés, et déjà le prochain projet était en train de germer dans ma tête…