Au printemps 2021, alors que les confinements successifs commençaient à s’estomper, j’ai participé à un projet de Caroline Capelle & Ombline Ley qui étaient en résidence cette année là dans ma ville. Leur idée était de filmer les musiciens amateurs locaux. Au départ cela devait se faire à domicile, ce qui aurait été une sorte de reportage, mais, crise sanitaire oblige, le projet s’est fait au théâtre municipal. Tournage live, mais sans public, avec de bons éclairages, l’expérience fut très sympa.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait une prestation live, et encore moins seul, à la guitare. Les réalisatrices aimaient bien la chanson À cheval sur une tombe* (dont l’illustration énigmatique orne ce post) qui se trouve sur le premier EP, ce qui est bizarre car c’était un peu la chanson dont on ne me parlait jamais. J’ai essayé d’en faire une version solo qui tenait la route, mais, malgré plusieurs prises, je ne suis pas satisfait de ma prestation. En revanche, ça m’a donné envie de refaire de la scène.
Oui mais voilà, refaire un groupe, ça demande beaucoup d’énergie et du temps. Jouer seul est une solution, même si c’est toujours plus risqué et plus intimidant. Et surtout pour cela il faut un répertoire qui tienne la route. J’ai bien essayé de transformer quelques chansons de mes EP pour pourvoir en faire des versions unplugged, mais ça ne fonctionne que sur une poignée. Je pouvais aussi agrémenter ce répertoire de quelques reprises, mais je n’ai pas une voix aussi versatile pour interpréter d’autres artiste avec brio. Il ne restait donc qu’à créer un nouveau répertoire à la guitare acoustique, et qui serait jouable entièrement seul.
C’était déjà une envie d’il y a quelques années, et j’avais posté deux titres plus folk sur youtube, que j’ai enlevés depuis car mal produits et enregistrés. J’avais cependant déjà un peu de matière, notamment un titre au ukulélé, qui ne demandait qu’à avoir des paroles. J’ai l’habitude pour composer de me filmer dès que j’ai une mélodie et des accords qui me plaisent et je garde à peu près tout, et ce, depuis plus de dix ans. Ce qui fait que j’ai encore de quoi piocher. Mais il y a aussi eu de nouvelles chansons esquissées l’été 2021. Les paroles, ont, pour une fois, été écrites assez rapidement. Je reviendrais dans un prochain post sur l’écriture des paroles, souvent laborieuse chez moi. Toujours est-il que j’ai beaucoup répété les chansons, en vue de faire des concerts. Mais pour faire des concerts il faut aussi pouvoir faire écouter, et donc, parallèlement j’ai commencé à travailler sur un album… qui sera le premier, et qui sonnera plus folk, voire chanson française, même si dans certains arrangements j’ai réintroduit de la guitare électrique.
Une des raisons pour laquelle la production de cet album a pris autant de temps, c’est que j’ai beaucoup répété les morceaux avant, seul à la guitare, et parfois avec l’harmonica le tout agrémenté d’une pédale d’effet sur la voix qui fait aussi looper. L’avantage, c’est que je savais où j’allais en enregistrant. L’inconvénient, c’est de bosser pendant trois ans sur les mêmes chansons, jusqu’à ne plus pouvoir les supporter à certains moments.
Cela touche quand même à sa fin, et le premier single devrait sortir ce printemps. Il me tarde de faire découvrir ces chansons… et d’enfin pouvoir faire du live avec !
* Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c’est la nuit à nouveau (Samuel Beckett, En attendant Godot)