Trois ans se seront passés depuis la sortie de mon dernier EP, On se foulera plus tard, lorsque que paraîtra, si je ne rencontre pas d’anicroche, mon premier album. Trois ans aussi que j’y travaille. Et il ne sera pas dans la continuité des deux précédents EP. Mais je n’en dirai pas plus pour l’instant.
L’idée m’est venu d’essayer de raconter un peu comment s’est fabriqué, lentement, cet album. Mais auparavant, revenir un peu à la source et retracer les différentes manières dont été conçus les précédents EP et par la même, analyser – ou divaguer – sur la composition de chansons.
S’il y a bien une chose qui semble établi, c’est qu’il n’y a pas de méthode pour écrire une chanson, ou plutôt il y a autant de méthodes qu’il y a d’auteurs compositeurs, et dans mon cas, j’utilise même plusieurs méthodes au fil de mes envies. À l’heure où l’intelligence artificielle est capable de produire des titres tout à fait convenable pour qui n’est pas trop regardant, il pourrait être un peu has been de croire encore dans les vertus d’une forme d’artisanat de la chanson. Et pourtant, c’est bien souvent les accidents, les imprévus, – mais aussi une forme d’intimité – qui peuvent apporter un peu de sel aux créations.
Longtemps je me suis couché tard en me posant la question de savoir s’il fallait écrire les paroles d’abord ou bien la musique. Il me semble que la première chanson que j’ai écrite, je devais avoir à peu près quatorze ans et elle s’appelait « Une nouvelle vie », j’ai dû commencé par des paroles – juvéniles, il va de soi – agrémentées pourtant d’un riff rock tout aussi juvénile. Et, aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai du souvent opéré de la sorte jusqu’à ce que je comprenne quelques années plus tard, que pour avoir une bonne chanson, il faut une bonne mélodie. Et donc, pendant des décennies, j’ai plutôt privilégié la musique, pour y coller des paroles dedans, en français, ce qui n’était pas toujours simple. J’y reviendrais dans un autre post.
Lorsque j’ai commencé à travailler sur Rester dans les clous, je venais d’acquérir un looper. Et j’ai commencé à composer avec, faisant tourner quelques boucles, puis, chemin faisant, à construire une structure de morceau. Mais sans mélodie. J’ai décidé alors – on était en plein confinement – de construire l’intégralité de la musique avec les arrangements, sans penser à la mélodie. C’est seulement une fois que les quatre titres étaient enregistrés, batterie basses et souvent deux guitares, que je me suis autorisé à construire une mélodie, bien souvent avec les paroles en même temps. C’est la première fois que je travaillais ainsi. Je ne pensais même pas que c’était possible. Et je me suis servi beaucoup de la ligne de basse pour créer les mélodies.
Le résultat est ce qu’il est. C’était mon premier essai d’enregistrement en vue de publication. Il a très certainement encore beaucoup de défauts, – que je découvre bien évidemment au fil du temps – mais au final, le tout me semble homogène et c’était déjà une victoire que de l’avoir réalisé. Je ne sais pas si j’utiliserai de nouveau cette méthode pour composer, car il me semble qu’elle peut avoir ses limites. Ou alors pour un ou deux titres… ce qui d’ailleurs est arrivé pour l’EP suivant.