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2024 n’est pas seulement l’année de sortie de mon premier album qui, rassurez vous, ne sera pas dans ce top. Il y a eu cette année de beaux albums qui ont paru, mais qui souvent viennent conforter des « pointures » (Vampire week end, MGMT… ) voire faire ressusciter ces dinosaures de The Cure que l’on attendait plus. Il reste quand même quelques découvertes, mais assez peu de premier album en fin de compte. Ce best of 2024, tout subjectif qu’il soit, est involontairement paritaire (avec une petite avance pour le rock au féminin), et donc, presque mainstream, par rapport à ceux que j’ai pu faire les années précédentes. A la fin de l’article, une playlist d’une soixantaine d’artistes que j’ai écoutés cette année et qui méritent le détour.

1. Noga Erez – The Vandalist

Après le succès de « KIDS » en 2021, Noga Erez poursuit sa révolution musicale avec « The Vandalist ». L’artiste israélienne y développe une production encore plus sophistiquée, mêlant beats electro, instruments traditionnels et mélodies pop accrocheuses.  Sa voix, tour à tour railleuse et vulnérable, navigue entre rap incisif et refrains mélodiques.  C’est foisonnant, plein de trouvailles sans en mettre plein la vue, et donne terriblement envie de bouger ses fesses.

2. Vera Sola – Peacemaker

Six ans après « Shades », Vera Sola revient avec un album  folk-rock qu’elle entièrement réalisé seule.  On pense aussi bien à Nick Cave qu’à Karen Dalton, et se permet, outre de beaux arrangements de cordes, de mettre la valse en avant – tout en restant furieusement moderne.

3. The Lemon Twigs – A Dream Is All We Know

Les frères D’Addario signent un nouvel album ambitieux, même s’il dépasse de peu les trente minutes. L’influence des grands noms de la pop des années 60 est assumée, les Byrds et autres Beach boys ne sont pas loin. Mais ces influences sont réinventées avec fraîcheur. On est bien au-delà de la redite, et on apprécie justement ce tour de passe passe prodigieux qui fait que l’on a l’impression d’écouter un album du passé d’aujourd’hui

4. Tyler, The Creator – CHROMAKOPIA

Tyler, The Creator explore ici de nouveaux territoires sonores. L’album se distingue par ses productions luxuriantes où les synthés jazz fusion côtoient des beats hip-hop déconstruits. Ca semble partir dans tous les sens, mais l’ensemble demeure tout à fait cohérent.

5. MGMT – Loss of Life

Retour aux sources sans nostalgie, « Loss of Life » marque une nouvelle ère pour MGMT. Le duo retrouve les synthés analogiques qui ont fait leur succès tout en les intégrant dans des compositions plus matures. Ils signent ici leur meilleur album depuis Congratulations (que j’ai toujours préféré à Oracular Spectacular)

6. Vampire Weekend – Only God Was Above Us

Vampire Weekend a cette particularité d’être à la fois reconnaissable et de se réinventer à chaque album. De plus, il y a très peu de déchets. Et ce premier album depuis « Father of the Bride » (2019), ne déroge pas à la règle. C’est toujours aussi riche et plaisant et sophistiqué.

7. St. Vincent – All Born Screaming

Autre artiste qui ne semble jamais connaître de faiblesse artistique, Annie Clark nous livre encore un album riche et plus organique que ses précédents travaux. Encore une réussite.

8. The Cure – Songs Of A Lost World

Après 16 ans d’absence discographique, The Cure livre un album qui renoue avec l’atmosphère sombre de Desintegration. Robert Smith n’a rien perdu de sa voix. Et s’il est vrai que l’on n’attendait plus rien d’eux, The Cure a su nous surprendre en ne modifiant pas son ADN, tout en livrant des chansons qui semblent ancrées dans leur temps.7

9. MALVINA – Mercedes

Malvina, artiste française, est à la fois chef d’orchestre, autrice-compositrice, pole dancer, et réalise un album qui mélange le punk, l’électro et l’hyperpop, et c’est diablement réussi !

10. Halo Maud – Celebrate

Pour son retour, Halo Maud approfondit son exploration de la pop psychédélique en alternant le français et l’anglais. Comme le premier titre éponyme qui à lui seul justifie l’achat du disque. (Comment ça, vous n’achetez plus de disques ?)

11. Adrianne Lenker – Bright Future

La chanteuse de Big Thief livre son album solo le plus accompli. Enregistré principalement en direct, l’album capture la rare intimité de ses performances. C’est à mon sens la figure folk de cette décennie.

12. Beak> – >>>>>

Le projet de Geoff Barrow (Portishead) continue son exploration du krautrock et de l’électronique expérimentale. Enregistré en live en studio, l’album capture l’énergie brute du trio. Les synthétiseurs analogiques et les rythmiques motoriques créent des grooves hypnotiques qui évoquent Can et Neu!, tout en restant résolument contemporains

13. Clairo – Charm

Claire Cottrill poursuit son évolution artistique avec un album qui dépasse les étiquettes lo-fi et bedroom pop pour se diriger vers un soft-rock seventies maitrisé à souhait.

14 – Cola -The Gloss

Ce deuxième album du trio montréalais montre une belle maîtrise d’un post punk indé furieusement rugueux. De belles dissonances, une voix punk et mélodiques, et un son particulièrement clean, permettent à The gloss d’exposer un rock à la fois incisif et  flegmatique

15. Cumgirl8 – the 8th cumming

La bassiste Lida Fox, les guitaristes Veronica Vilim et Avishag Cohen Rodrigues ainsi qu la batteuse Chase Noelle ont truffé leur premier album de références gothiques/industrielles des années 1990 et de clins d’œil aux icônes de l’électro synth-pop Peaches et Miss Kittin. Un bel album post-punk féministe très prometteur.